Home cinema
Partager l’article via Facebook
Partager l’article dans Twitter
En une telle interminable periode d’epidemie qui ne favorise gui?re les etreintes liberees, zoom concernant dix films qui ont honore le desir tel il le meritait. Dix films qui rappellent que le sexe pourra etre votre excellent argument Afin de nos cineastes, pourvu que le talent et l’audace soient au rendez-vous.
1. “21 nuits avec Pattie”, de Arnaud et Jean-Marie Larrieu. 2015
La tres prude Caroline (Isabelle Carre) se rend dans un hameau du sud en France pour enterrer une maman. Elle rencontre la tres liberee Pattie (Pattie) qui plebiscite le sexe et l’entraine dans diverses aventures sensuelles… Dix ans apres le bien nomme “Peindre ou Realiser l’amour”, des freres Larrieu, adeptes fervents de l’epicurisme, s’en donnent a c?ur joie au sein d’ votre film insolent et joyeusement erotique. Concernant le plus grand ravissement de leurs comediennes. “Comme actrice, je ne me pose aucune barriere morale et j’ai bien l’intention de continuer a jouir de votre liberte totale nous racontait Karin Viard en 2015. J’ai ete stupefaite de constater a quel point “21 nuits avec Pattie” tout comme, dans un genre voisin, “Lolo”, de Julie Delpy ou mon personnage racontait son desir de se “faire ramoner la cheminee”, ont plu a toutes les femmes. Beaucoup de spectatrices m’ont fait part de leur jubilation d’entendre des heroines parler ainsi.”. A la fin de notre entretien realise dans un bar d’hotel parisien, une jeune anonyme vint saluer Karin Viard et lui raconta que “21 nuits avec Pattie” l’avait “reconciliee avec le sexe”. Quel plus excellent compliment ?
2. “Shortbus”, de John Cameron Mitchell. 2006
Sofia, une sexologue new yorkaise ultra-competente dans l’exercice de ses fonctions professionnelles, souffre de ne point connaitre l’orgasme dans sa vie erotique personnelle. Frustree, l’heroine cherche a resoudre le douloureux probleme en frequentant une boite underground qui, chaque semaine, organise une orgie sexuelle baptisee “Shortbus”… Sus au puritanisme et vive l’exaltation de l’integralite des sens dans l’ensemble des positions ! Dans “Shortbus”, l’Americain John Cameron Mitchell flirte avec la pornographie et signe une comedie de m?urs singuliere ou les corps et les ames exultent.
3. “Crash”, de David Cronenberg
Le sexe et les zones troubles du desir ont i chaque fois passionne David Cronenberg. En adaptant le roman “culte” de J.G Ballard, le cineaste se dechaine et met en scene avec une derangeante delectation les aventures classees X d’un couple dont notre vie erotique est indissociable des accidents automobiles qui suscitent le excitation. Celebration des noces entre Eros et Thanatos, “Crash” fut l’objet de violentes polemiques au Festival de Cannes en 1996 et contient des scenes “hot” memorables avec Deborah Kara Unger et James Spader. Loin du puritanisme neurasthenique de certains cineastes qui s’essaient au “film sulfureux” (en tete de liste : Lars Von Trier avec son eprouvant “Nymphomaniac”), votre ode au ravissement veneneuse et decapante secoue des esprits et les corps.
4. “Happy Few”, d’Antony Cordier. 2010
Deux couples se rencontrent et ne tardent gui?re a eprouver de brulants desirs qui font “bouger nos lignes” conjugales. L’amour et le plaisir a geometrie variable : a toutes les antipodes des cliches via l’echangisme, Antony Cordier met en scene quatre personnages qui ignorent les tabous et les convenances. Formidablement aide avec ses excellents acteurs (Marina Fois, Elodie Bouchez, Roschdy Zem, Nicolas Duvauchelle), le cineaste met en scene avec energie les desirs crus de l’ensemble de ses protagonistes et donne a voir avec subtilite leurs sentiments contradictoires, leur jalousie et les peurs intimes qui accompagnent nos plus delicieux vertiges. Notre spectacle est recommandable.
5. “Lady Chatterley”, de Pascale Ferran. 2006
Aux lendemains en Premiere Guerre mondiale, Constance, epouse de Sir Chatterley, s’ennuie a mourir au sein d’ sa vaste demeure. Sa rencontre avec 1 garde-chasse reveille ses sens avec trop un certain temps endormis. En adaptant Lady Chatterley et l’homme des bois, le roman de D.H Lawrence, la trop rare Pascale Ferran met en scene une passion fievreuse et rend compte avec une rare sensibilite des etats d’ame et de corps de le heroine, incarnee par Marina Hands. Plusieurs Cesar en ribambelle (dont celui du meilleur film ainsi que la meilleure actrice) sont venus recompenser cette merveille.
6. “Boogie Nights”, de Jean Thomas Anderson. 1997
Eddie Adams, dans la Californie deluree des annees 70, reste engage Afin de jouer dans des films pornographiques ou la taille de son sexe lui vaut de connaitre rapidement une notoriete enviable… Dans son second film, Jean Thomas Anderson, l’un des meilleurs cineastes americains Sur le marche (“There Will Be Blood”, “Phantom Thread”), dresse le portrait passionnant d’une figure du porno des annees 70 (incarne avec Mark omegle compte Wahlberg) et radiographie les derniers feux d’une epoque encore insouciante.
7. “La Vie d’Adele”, d’Abdellatif Kechiche. 2013
L’histoire d’amour enivrante entre Emma et Adele : deux jeunes meufs issues d’horizons sociaux multiples… Dans ‘La Vie d’Adele’, Abdellatif Kechiche, sans fard, donne a voir combien l’amour, le grand amour, est aussi une affaire d’attraction sexuelle ainsi que desir ardent. Ce que le cinema “traditionnel”, effraye via des foudres une censure, ose rarement montrer. Cinq annees prochainement, le cineaste, en arpentant des territoires coloc’, a malheureusement ete moins inspire avec “Mektoub my love” : cette longue, tres longue, “performance” voyeuriste.
8. “Perfect Mothers”, d’Anne Fontaine. 2013
De “Nettoyage a sec”, en 1997, sur les amours volcaniques d’un couple a priori rassure, a “Blanche comme neige”, en 2019, une variation farcesque et sensuelle sur Blanche neige, Anne Fontaine a souvent autopsie les desirs exaltes de ses personnages. Dans “Perfect Mothers”, d’apres une nouvelle de Doris Lessing, elle met en scene 2 amies quarantenaires (campees via Naomi Watts et Robin Wright) qui entament une liaison erotique et amoureuse avec… leur gamin respectif de 19 ans. Projete au Festival de Sundance en 2013, ce film audacieux fut la cible des ligues de vertu americaines, choquees par votre spectacle en rien puritain. Aux antipodes du sensationnalisme et des poncifs i propos des “Cougar”, “Perfect Mothers” entraine le spectateur au sein d’ une passionnante odyssee transgressive.
9. “L’amant double”, de Francois Ozon. 2017
Dans ce thriller psychologique inspire par un roman de Joyce Carol Oates (L’Amour en double, Ed. Stock), Francois Ozon, un cineaste fascine depuis i chaque fois par nos ambivalences du desir, suit a la trace une jeune femme (Marine Vacth) qui consulte un psy Afin de soigner une depression et entame avec lui des aventures dangereusement schizophrenes. “La complexite m’attire et tout ce qui est rassurant m’indiffere, nous racontait le cineaste en 2017. J’aime relever les defis et tenter de nouvelles experiences a chaque film. Je n’ai jamais eu l’envie d’etre catalogue et range dans une case. C’est peut-etre pour cette raison que la double vie et la double personnalite sont des themes qui m’obsedent”. Troubles de l’identite et mysteres en sexualite : fidele a des obsessions qui rappellent celles de Fassbinder ou d’Almodovar, Francois Ozon, avec “L’amant double””, trousse une des fictions nos plus sensuelles et perturbantes.